Cérémonies de Montchal - 28 mars 2010
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(Extraits de l’article de L. FONTON dans le journal « Le Pays »)
Commémoration des combats du Magat du 19 mars 1944
Le devoir de mémoire
Il y a 66 ans, le dimanche 19 mars 1944, se sont déroulés les combats « du Magat », qui opposèrent 150 G.M.R. du gouvernement de Vichy à la trentaine de patriotes du maquis des F.T.P, de l’Azergues, (camp Desthieux) stationnés depuis quelques temps dans trois fermes abandonnées sur la commune de Montchal. Le préfet de l’époque, Boutemy s’était déplacé en personne pour diriger cette opération visant à éliminer des « terroristes » ! Un combat inégal où cinq maquisards furent tués : Roger Lacour (19 ans), Jean Bertrand (31 ans), Jean Grossiord (21 ans), Edgard Bédikian (21 ans), Frantz le héros inconnu... Trois furent fusillés le 27 mars 1944 au fort de la Duchère à Lyon : José Matéo (23ans), Henri Volay (41 ans), Guy Mulard (23 ans). Michel Guillermin fut lui fusillé le 24 juin 1944, il avait 19 ans... Maurice Mérigneux blessé au combat et amputé d’une jambe à l’hôpital de Saint-Etienne fut retrouvé vivant à la libération. Les autres maquisards parviendront à s’échapper et à rejoindre le maquis de l’Azergues où ils poursuivirent leur lutte contre l’occupant nazi.
Malgré la pluie, la cérémonie commémorative de ces évènements s’est déroulée avec une nombreuse assistance : anciens des maquis de l’Azergues, familles des disparus, habitants de Montchal et de communes voisines ainsi que des personnalités. Parmi les nombreux porte-drapeaux présents, on pouvait noter ta présence de plusieurs sections de la FNACA.
Lors de la cérémonie au monument « du Crêt », après les sonneries d’usage par les musiciens de Pontcharra/Saint-Forgeux, le chant des partisans, et le dépôt de gerbe, a eu lieu l’appel des morts : une minute de silence a été observée. Des enfants de l’école de Montchal accompagnés par leur instituteur Daniel Guillot ont récité les textes des chansons de Jean Ferrat, « Ma France » et « nuit et brouillard ». Cette France que les victimes du Magat voulaient belle, et pour qui ils ont donné leur vie.
Des discours ont été prononcés, le maire de Montchal, Christian Denis, remerciait les nombreuses personnes présentes malgré la pluie à cette commémoration et affirmait la volonté de Montchal de perpétuer le souvenir de cette tragédie. Jean-Claude Frécon sénateur de la Loire est également intervenu. Mireille Bertrand avait deux ans à la mort de son père. Elle espère que le devoir de mémoire continuera, et rappelle aussi que le sinistre Boutemy occupa un poste ministériel quelques années après la libération. Cliquez ici pour voir le discours de Mireille BERTRAND
Le devoir de mémoire, ce fût ensuite la lecture par son auteur, Fernande Pachoux épouse Seraille, d’un texte écrit en février 1947 à l’école publique. Cliquez ici pour voir son texte
Michel Chavanet, le président de l’Amicale des maquis de l’Azergues, s’est félicité de l’importante participation à cette cérémonie du souvenir, qui s’est ensuite poursuivie au Magat où une stèle a été érigée il y a quelques années sur cette enclave violaysienne en terre de Montchal. Une gerbe a été déposée. Robert Stumpp ancien maire de Violay a rappelé l’engagement de plusieurs Montchaliens qui ont œuvré avec lui pour l’édification de cette stèle : Albert Costa, Marius De Valério, Raymond Bourrat. Ces dernières années, autour de cette stèle, deux anciens du camp Desthieux qui sont décédés ont fait disperser leurs cendres...
Jeanne CARTON, épouse ROCHE, prononça quelques mots.
Mme Chadebech, veuve du commandant Carron a prononcé quelques mots et adresse une critique sévère concernant les décisions prises dans l’Education Nationale en ce qui concerne l’enseignement de l’histoire de France, qui est menacée.
Après la Marseillaise, la dernière étape de cette cérémonie du souvenir s’est effectuée au cimetière de Montchal où est enterré le maquisard inconnu, qui s’appelait Frantz, sujet Sudète... Michel Chavanet a prononcé une petite allocution en lui rendant hommage ainsi qu’à tous ses camarades de combat. Durant cette matinée, le nom de l’abbé Poyet, curé de Montchal à cette époque, a été souvent prononcé.
Un vin d’honneur a été ensuite servi à la salle polyvalente où s’est déroulé également le repas de l’Amicale des anciens des maquis de l’Azergues : l’occasion d’une réunion de famille pour les descendants de José Matéo qui étaient très nombreux ce dimanche.
Cliquez ici pour voir les photos des commémorations
Ci-joint l’article de Mme MAUGE, adjointe au maire de Montchal, correspondante du journal « Le Progrès »
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