ROSSI Louis

jeudi 5 octobre 2017
par  webmestre

Louis ROSSI Arturo ROSSI est né le 21 juin 1924 à CAREGGINE en Toscane, une région d’ITALIE. Né de parents italiens il sera, après Thérèsina et Léa, le troisième enfant de cette famille.

En 1926, pour fuir le régime de MUSSOLINI, la famille émigre vers la FRANCE et s’installe dans l’Isère au CHEYLAS grâce à des amis Italiens. Afin de mieux s’intégrer à la population française, Piétro et Franchesca ROSSI décideront de changer le prénom de leur fils Arturo qui s’appellera désormais Louis. Un quatrième enfant Lucien viendra agrandir cette famille.

Peu après, la famille ira s’établir à DECINES, dans le département voisin, où le père de famille a trouvé du travail à l’usine ATAZ. Plus tard elle s’installera dans la commune de VAULX EN VELIN, à la Maison Bayard et dans le quartier de la Rize.

Louis fera une grande partie de sa scolarité dans cette commune à l’école « La Fontaine », quartier de la Poudrette. A 14 ans pour aider ses parents à subvenir aux besoins de la famille il décidera de quitter l’école pour devenir garçon laitier à la laiterie COURBARI.

En 1938, après la perte de travail de son père, la famille déménagera et retournera vivre au CHEYLAS où le père de famille a retrouvé du travail aux hauts fourneaux d’ALLEVARD. Louis, trop jeune pour être embauché dans cette usine, fera quelques menus boulots chez les agriculteurs et les artisans du coin.

En 1939, suite à la mobilisation de Monsieur COURBARI il quittera le CHEYLAS pour reprendre son poste de garçon laitier et y restera jusqu’à ce qu’il apprenne que le gouvernement de VICHY met en place le Service de Travail Obligatoire. Réfractaire au S.T.O, Louis décidera de quitter la région lyonnaise pour partir rejoindre sa famille au CHEYLAS.

C’est en lisant le journal qu’il apprendra que son ami d’enfance, André BARBIER, qui faisait partie avec Emile BERTRAND du groupe Guy MOQUET, est recherché pour être condamné à mort. Cette idée lui étant insupportable il décidera à ce moment de rejoindre les maquis pour retrouver son copain.

En septembre 1943, il s’installera à VAULX EN VELIN chez sa sœur aînée Thérèse qui fait office d’agent de renseignements. Son beau frère Jacques FORTUNATI, qui est déjà entré en résistance, et un certain SAROGLIA, lui donneront le mot de passe pour qu’il puisse rejoindre le maquis de CHAMELET. Il restera une semaine au camp de SAINT-NIZIER sous la direction de Jean ALIGNE. Sous le nom de Robert VERNET, il rejoindra le maquis de CHAMELET où il pense retrouver son copain André BARBIER.

En octobre 1943, il intégrera le camp « Desthieux » que Roger CHAVANET (alias GUERIN) est en train de mettre en place. Composé au départ de 5 maquisards, il s’étoffera de nouvelles recrues les mois suivants. Louis procédera avec ses compagnons, et ce jusqu’à la libération de la vallée d’Azergues en juin 1944, à de nombreux sabotages de voies ferrées et l’attaque d’un dépôt d’essence mais avec toujours à l’esprit de préserver des représailles la population des villages voisins.

Pour ne pas être repérés, avec ses compagnons d’infortune, dans le froid, la neige, la pluie, avec souvent la faim qui les tenaillait et les allemands aux trousses, ils changeront une vingtaine de fois de lieu de campement, restant un peu moins de 15 jours dans chaque emplacement. Il aura le bonheur de retrouver celui pour lequel il s’est engagé dans ce combat, son copain André BARBIER (alias MAURY dit le Chat), et combattra à plusieurs reprises auprès de son frère Lucien (alias FOURNIER) et de son beau frère Jacques.

Malgré leur vigilance, en mars 1944, et alors qu’ils viennent de s’installer à MONTCHAL, une petite commune de la LOIRE, au lieu dit « le Magat », ils n’échapperont pas à un repérage suivi d’une dénonciation qui les conduira à subir au petit matin du dimanche 19 mars 1944 un effroyable combat. Ils perdront ce jour là neuf camarades, certains abattus sous leurs yeux, d’autres fusillés peu après. Cette terrible journée restera à tout jamais gravée dans sa mémoire.

Avec ses compagnons du maquis de l’Azergues et d’autres maquisards, les milices patriotiques et tous les partisans qui les rejoignent lors des traversées de villages, ils renforceront le « bataillon du 14 juillet » pour libérer LYON en septembre 1944.

De cette terrible année, outre le fait d’avoir rencontré des compagnons de route ainsi que des villageois et villageoises extraordinaires qui leur ont apporté aide et réconfort souvent au mépris de leur vie et de celle de leur famille, il lui restera le souvenir de cette soirée de juillet 1944. En effet, ce soir là, le besoin de chasser les terribles souvenirs de ces derniers mois et de se donner du baume au cœur pour faire face à ce qu’il lui restait à affronter, le poussère à enfourcher sa pétrolette indispensable à son travail d’agent de liaison. Il décidera de descendre dans la vallée, pour profiter du bal du 14 juillet. Il y rencontrera une Grandrisienne qu’il ne quittera plus et qui deviendra son épouse en octobre 1945.

A la libération il rentrera à la prévôté mais étant de nationalité italienne il sera versé dans « la légion étrangère ». Ne supportant pas de devoir s’exécuter face à des gradés qui n’avaient jamais « maniés » une arme et surtout n’avaient jamais été au combat, il démissionnera peu après.

Par décret de naturalisation, il sera naturalisé français en avril 1955.

Revenu à la vie civile il s’installera dans le quartier de VAISE où il gérera pendant quelque temps une petite épicerie. Il sera embauché par la société TISSMETAL puis fera quelques temps de l’alternance au sein de cette société et de la Chaudronnerie CHAUSSY qu’il intégrera ensuite à temps plein.

En 1972, il entrera au groupe ELF et travaillera dans un premier temps à la station service du marché-gare puis sera affecté sur le site de FEYZIN.

C’est à cette époque qu’il reviendra s’installer dans la commune de VAULX EN VELIN dans le quartier du Mas du Taureau.

Il partira en retraite anticipée en 1982.

Louis est Président d’Honneur du Comité de VAULX EN VELIN de l’ANACR-Ami(e)s de la Résistance.

A l’initiative de ce comité il a témoigné :

  • En févier 2014, devant un groupe d’élèves âgés de 14 ans du collège Jacques Duclos.
  • Le 19 mars 2014, pour commenter avec Jeanne ROCHE la visite « au Magat » à MONTCHAL.
    Un court-métrage intitulé « la vallée libérée » réalisé par ces élèves a reçu un des 1er prix départemental 2014 du Concours National de la Résistance et de la Déportation.
  • Le 13 mai de cette même année dans une classe CM1-CM2 de l’école Makarenko.

Avec Mme Jeanne Roche, résistante qui avec sa famille les « Carton » ont été d’une aide et d’un soutien considérable pour les maquisards, il a apporté son témoignage :

  • le 5 juin 2016, à Montchal « au Magat », à l’égard de 50 élèves CM1-CM2 de l’école Makarenko.
  • En décembre 2016, à la Cité Scolaire Internationale à LYON, avec le concours de l’Académie du Rhône, en présence de 35 élèves de 16 à 18 ans du lycée Martinière-Monplaisir de LYON.

Au printemps 2015 il décidera de quitter VAULX EN VELIN, commune qu’il affectionne tout particulièrement et qui reste toujours très chère à son cœur, pour s’installer près de sa famille à la Résidence de la Bretonnière à DARDILLY.


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